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Episode 3 – premier rendez-vous client


Needexperts - 7 juillet 2025 - 0 comments

🟠 Épisode 3 – Premier rendez-vous client  – entre choc culturel et révélation

🧭 Un mail, une visio… et un espoir

François décroche enfin un premier rendez-vous client. Et découvre qu’après la cape d’invisibilité… il y a le choc des cultures.

Le mail est tombé un jeudi matin, à 7h48.
Objet : “Premier échange pour mission contrôle de gestion – urgent”

J’ai d’abord cru à un spam.
L’adresse : thomas@fluxo.ai
Pas de bonjour. Pas de formule. Trois lignes, un lien Calendly.
Mais la signature m’intrigue :

Thomas D. – CEO
fluxo.ai

Changing the future of retail with data.

Je n’ai pas cliqué tout de suite.
Je me suis versé un café.
Puis j’ai cliqué.

Visio sous les tropiques

Vendredi, 11h. Visioconférence.

Le DG s’affiche à l’écran.
Trente-quatre ans. Sweat zippé.
Fond Zoom : palmiers flous et contre-jour.

Il attaque, détendu, clavier mécanique en fond :

Hello François, merci pour ta dispo. J’te cache pas, c’est un peu en flux tendu ici…”

Je souris. Il ne sait pas encore que je traduis flux tendu par : Personne ne sait où est passé le cash.

Il enchaîne :“On cherche un profil hyper opérationnel, hands-on, avec une vraie vibe start-up. Tu vois l’idée ?”

Je vois. Je ne suis pas sûr d’être l’idée.

🧱 Deux mondes qui ne se comprennent pas

Je déroule calmement ma méthode :

  • Diagnostic flash
  • Cartographie des flux
  • Points de contrôle
  • Objectifs en trois phases

Il hoche la tête, l’air poli, mais ses yeux décrochent. Il tape furtivement sur son clavier. Slack, probablement.
Puis il m’interrompt, toujours courtois : “Ouais, enfin… on n’est pas dans un grand groupe, hein. Faut que ça pulse.”

Je réponds, tranquille : “Vous avez besoin de pilotage rapide, mais avec un cap. Une visibilité, même courte.”

Il hésite : “Euh ouais, mais sans complexifier. On veut rester agiles.”

Je referme doucement mon classeur. Et une petite partie de mon enthousiasme.

💰 Le prix de l’expérience

Puis vient la question que personne n’ose vraiment poser, mais que tout le monde tourne autour comme un drone sans GPS.

“Et du coup… niveau dispo et conditions, tu serais sur quelle base ?”

Heureusement, je m’étais penché sur le sujet en amont. J’ai vu passer des dizaines de factures d’indépendants quand j’étais DAF. Des TJM à 500, à 1 200, parfois plus.
Je sais comment un décideur les lit : pas juste comme un prix, mais comme un pari sur une valeur ajoutée.

Alors j’ai fait le même exercice, côté freelance. J’ai regardé le marché, les missions, les écarts. Et j’ai appelé une personne de confiance.
Je lui ai demandé une simulation de salaire net équivalent à partir d’un TJM de référence. J’ai comparé ce que je propose — expertise, autonomie, fiabilité — à ce que j’ai vu passer chez d’autres.

J’ai identifié une fourchette crédible : entre 700 et 1 000 euros par jour. Et j’ai tranché : Ne pas brader. Ne pas exagérer. Assumer.

“Mon TJM est à 800 euros, ajustable selon la durée et le périmètre.”

Blanc dans la visio. Pas un bug réseau. Un bug culturel.

⚠️ La tentation du “micro” : un piège bien connu

Il acquiesce vaguement, puis lance, d’un ton faussement détendu : “Et sinon… tu ne pourrais pas passer en micro-entreprise ? Ce serait plus simple pour tout le monde.”

Je souris poliment. Ce n’est pas la première fois qu’on me la fait, celle-là.

Faciliter les choses, oui — mais surtout pour lui.
>Pas de contrat encadré. Pas de cotisations. Pas d’obligations.
Et surtout, un freelance “micro”   qu’on peut appeler quand on veut, comme on veut.

Je réponds calmement :

“Trop risqué pour moi. Et encore plus pour toi !
La micro-entreprise n’est pas faite pour les missions longues ou exclusives. Et encore moins quand le lien devient un peu trop… quotidien.”

Traduction intérieure :
Tu veux de la flexibilité maximale, mais sans assumer le cadre légal.
Désolé mais ce sera sans moi

🧊 Pas vexé. Juste lucide.

“Ton profil est impressionnant, mais peut-être un peu trop structuré pour nous. On garde le contact au cas où.”

Traduction :
Merci, mais on veut quelqu’un de plus malléable. Moins carré. Corvéable à merci …Et moins cher….

Je termine l’appel. Pas vexé. Pas amer. Juste lucide.

Il voulait une voiture fiable, robuste, qui tienne la route… Mais au prix d’un vélo d’occasion.
Un DAF expérimenté, agile, disponible, rassurant.
Mais sans structure, sans cadre, sans engagement.

Il comprendra peut-être plus tard —que le moins cher,  devient souvent le plus cher

🔎 Être visible sans se vendre

Avant de raccrocher, je lui ai demandé,
“Au fait, comment es tu tombé  sur mon profil ?”

Réponse :“Par un commentaire que tu as laissé  sur un article LinkedIn.

Un commentaire ! 
Pas un pitch. Pas une pub. Juste une idée posée au bon moment.

Et là, je percute : Ce n’est pas que je sois invisible, c’est que je suis trop silencieux.

Alors je me fais une promesse. “Au moins toutes les deux semaines, je prendrais la parole.”
Pas pour vendre. Pour exister.

Sur quoi ?
Les sujets ne manquent pour un DAF :

  • Trésorerie en environnement incertain
  • Dialogue entre finance et produit
  • Rentabilité dans l’économie de l’abonnement
  • Start-ups sous perfusion vs pilotage solide

Pour partager ce que je sais faire et rendre mon expertise visible.

🧠Fiche pratique #3 – Visibilité, TJM, posture : se rendre visible sans se vendre

🧭 Visibilité, TJM, posture : se rendre visible sans se vendre

Ce que j’ai (re)découvert en une visio :

  • 💬 Un rendez-vous client, ce n’est pas une présentation PowerPoint. C’est un test de compatibilité… culturelle.

  • 🎯 Mon TJM, je dois pouvoir l’expliquer sans rougir — et sans le poser au hasard.

  • 📉 “Et si tu passais en micro ?” = souvent un signal faible d’insécurité juridique. Un indépendant n’est pas un salarié déguisé.

  • 🧭 La visibilité ne se joue pas uniquement sur le profil LinkedIn. Elle commence parfois… par un commentaire bien placé.

  • 🗣️ Prendre la parole, ce n’est pas faire sa pub. C’est prendre position sur ce qu’on sait faire — et pour qui.

  • 🚦 Dire non à une mission bancale, c’est aussi se professionnaliser.

À faire après le rendez-vous (même s’il est raté) :

  • ✅ Revoir ma présentation en me demandant : “Est-ce que je parle leur langue, sans trahir la mienne ?”

  • ✅ Choisir 3 ou 4 sujets sur lesquels je peux publier ou commenter en toute légitimité.

  • ✅ Anticiper les objections courantes sur le TJM, le statut, la durée, et y répondre une fois pour toutes.

  • ✅ Me rappeler que la première mission, ce n’est pas toujours la bonne. Mais c’est souvent un bon entraînement.

📌 À suivre…

Épisode 4 – Une mission, enfin. Et dès le premier jour… le chaos.

📚 Vous avez manqué le début ?

📖 Épisode 1 – François, 55 ans, ex-DAF : de cash-flow à capharnaüm

📖 Épisode 2 – François et la cape d’invisibilité

 

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