🟠 Épisode 5 – Fin de mission… et maintenant ?

Le soleil tape doucement sur la vitre du train.
Je rentre chez moi après six mois sur le terrain.

Six mois pour remettre un peu d’ordre dans une entreprise en pleine accélération.
Pas en révolutionnant tout.
Juste en apportant ce qui manquait : de la méthode, de la clarté, de la respiration.

Avant mon départ, le DG m’a dit :
« Vous êtes exactement ce qu’il nous fallait. On n’a pas su le formuler au début. Mais vous avez fait ce qu’il fallait. Merci. »
Je n’ai pas répondu grand-chose.
J’ai simplement souri.

 🔻 Une mission exigeante, menée jusqu’au bout

Chez Flexotex, il a fallu composer :
une croissance rapide, une levée de fonds, peu de structuration.

Pas de plan de trésorerie.
Peu de vision consolidée.
Une comptabilité sous tension.
Et une DAF absente — jusqu’à son retour, cette semaine.

Nous avons échangé.
Je lui ai passé le relais, dans les règles de l’art.
C’est aussi ça, une mission réussie : savoir partir quand quelqu’un peut reprendre.

 🔻 Quand la visibilité arrive… trop tard pour répondre

Alors que j’étais immergé à 100 %, trois sollicitations sont tombées.
Trois messages concrets.
Trois fois, j’ai décliné : « Engagé jusqu’à fin juillet. »

Pas de frustration. Mais un constat.
Ces prises de contact ne sortaient pas de nulle part :
un ancien prospect, un collègue de longue date, un cabinet de management de transition.

Je suis identifié.
Et même si je n’ai pas pu répondre présent, je ne repars pas de zéro.

 🔻 Le moment entre deux eaux

Aujourd’hui, je ne suis plus sur site.
Mais pas encore mobilisé ailleurs.

Je suis dans ce temps suspendu qu’on appelle “intermission”.
Ni en vacances. Ni tout à fait en veille.
Une période un peu flottante — surtout en juillet.

Heureusement, le portage salarial joue son rôle :
un cadre structurant, des droits ouverts, une continuité.
Mais derrière cette sécurité, une autre question émerge :
Et maintenant ?

🔻 Une fin de mission difficile à anticiper

À l’origine, Flexotex m’avait sollicité pour trois mois.
Puis l’arrêt maladie de la DAF s’est prolongé.
De mois en mois, on a prolongé la mission.
Parce qu’il fallait assurer la continuité, sans savoir combien de temps.

Impossible, dans ces conditions, de planifier la suite.
Et puis un jour, la titulaire est revenue.
J’ai eu le temps de lui passer le flambeau.
La mission s’est terminée.
Naturellement.

🔻 Une pause non choisie, mais salutaire

Je n’avais pas prévu cette coupure.
Mais elle tombe bien.

Ces six mois ont été riches.
Denses, exigeants, utiles.
Et j’avais besoin de reprendre mon souffle.

Je m’en sers pour réajuster mes curseurs.
>Je mets à jour mon profil.
>Je reprends contact avec mon réseau.
>Je retravaille mes outils.

Pas à pas, je prépare la suite.

🔻 Le vrai rythme du travail indépendant

J’ai aussi compris une chose essentielle.
On ne travaille pas huit heures par jour, tous les jours.

Certaines journées sont productives, concentrées.
D’autres, plus diffuses, remplies de réflexion et de réajustements.

Ce tempo irrégulier, il faut l’intégrer.
Notamment dans son modèle économique.

Un TJM juste ne couvre pas que la prestation.
Il doit aussi absorber le temps d’organisation, la prospection, les creux, le recul.

🔻 Entre deux missions, mais pas à l’arrêt

Je ne suis pas inactif.
Je travaille pour la suite.

Je reprends la main sur ce que j’avais mis de côté :
• mon positionnement,
• mes contacts,
• mes outils,
• mes orientations.

Je lis. Je marche. Je prends du recul.
Et pour la première fois depuis longtemps, je ne ressens pas d’inquiétude.

Je me sens à ma place.
Moins en quête de validation.
Plus clair sur ma valeur.

🧠 Fiche pratique – Intermission : ce que j’en retiens (par François)

🔄Anticiper la sortie
Mieux vaut évoquer sa disponibilité à venir avant la fin d’une mission. Un client informé peut devenir un relais – ou une référence.

⏳Conserver un créneau “activité” chaque semaine
Même en mission, garder une heure régulière pour son réseau, sa veille, sa prospection.

👁️Soigner sa visibilité sans surjouer
Un post, un message, une mise à jour bien ciblée : pas besoin d’en faire trop.

💡Intégrer les temps creux dans son TJM
L’intermission n’est pas une surprise : c’est une donnée structurelle du métier.

🧭Utiliser ce temps pour se réaligner
Réfléchir à sa posture, ses outils, ses envies. Cela compte autant que le reste.

🔍Ne pas confondre absence de mission et absence de travail
Travailler pour soi, sur soi ou autour de soi, fait pleinement partie du métier.

📚 Vous avez manqué le début ?

📖1 – François, 55 ans, ex-DAF : de cash-flow à capharnaüm
📖 2 – François et la cape d’invisibilité
📖 3  – Premier rendez vous client
📖 4 — Première mission DAF externalisé : urgence et structuration